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Portrait

Pierre-Yves Jeholet : sa passion pour le journalisme

Avant d’entrer en politique, vous étiez journaliste ?

En sortant des humanités, je savais que c’était le journalisme qui m’attirait. Mes deux candidatures en droit à l’Université de Liège terminées, je me suis tourné vers l’UCL pour réaliser une licence en communication suivie de mon service militaire. Ensuite, je suis revenu vers le journalisme. Deux sujets m’intéressaient particulièrement : le sport et la politique. A mes débuts, je travaillais comme indépendant pour l’Avenir et Radio Ciel (DH Radio), une radio liégeoise qui avait de fortes audiences à l’époque. Là-bas, j’animais beaucoup de débats. J’ai aussi commenté pour la radio des matchs en direct. Je me souviens d’un Standard – Arsenal (0 – 7), je suis un grand fan du club liégeois ! A la rédaction, je suis rapidement devenu « rédac’ chef ».

Qu’est-ce que cette expérience de rédacteur en chef vous a apporté ?

C’est un concours de circonstances. J’étais là depuis 7 mois. Il y avait pas mal de conflits dans les bureaux. Nous étions une quinzaine de personnes, ce n’était pas évident à gérer en termes de ressources humaines. Quand il faut gérer des susceptibilités et des egos, ce n’est pas simple, en journalisme comme en politique d’ailleurs (rires) !

A un moment donné, le patron m’a fait confiance. Avec du recul, je pense qu’il faut faire confiance aux jeunes. Dans le journalisme, c’est comme en politique, on peut avoir des responsabilités, peu importe l’âge. C’est une très belle expérience.

« En tant que journaliste, j’avais une certaine admiration pour le monde politique » 

Un souvenir de ces années radios ?

Je me souviens qu’il y avait un studio pour une émission en direct depuis la Foire de Liège, j’étais chargé d’inviter des personnalités politiques liégeoises. J’avais, en même temps, interrogé Didier Reynders et le bourgmestre de l’époque, Henri Schlitz. Le mayeur mangeait des croustillons, il n’arrêtait pas, il mangeait… il ne savait pas bien parler. J’avais avec Didier des fous rires à certains moments. Je me suis dit « Mais est-ce qu’il va arrêter de manger ses croustillons à un moment ? » Il ne s’est jamais arrêté (rires) !

Puis vous avez arrêté ce métier …

Oui ! D’abord parce que travailler à la radio m’a permis de rencontrer plein de politiques liégeois dont Didier Reynders. A la mort de Jean Gol, en 95, Philippe Wathelet (député permanent liégeois), a dit à Didier Reynders : « Tu devrais prendre quelqu’un de chez Radio ciel que tu connais bien ! »

Un vendredi matin, j’ai débarqué chez Didier, on a parlé toute la matinée et, le soir, je lui confirmais que j’allais le rejoindre en tant qu’attaché de presse. Quitter le journalisme n’a pas été un choix facile, j’avais déjà 3 ans de carrière et je ne savais pas si j’allais pouvoir revenir, du moins pas facilement. L’avenir a fait que la politique a pris le dessus. J’avais cette fibre en moi depuis petit, j’ai toujours été engagé pour ma commune (football, maison des jeunes…)

Quelle est votre vision du journalisme aujourd’hui ?

Ils sont souvent critiqués, le métier de journaliste est devenu extrêmement difficile. Leur légitimité est trop souvent remise en cause par certains. Je crois qu’à l’heure de l’immédiateté encore plus. Politiques et journalistes évoluent dans un environnement compliqué.

Pourquoi selon vous beaucoup de journalistes se dirigent vers la politique ?

Il y a toujours eu une relation particulière entre les politiques et les médias. En tant que journaliste, j’avais une certaine admiration pour le monde politique. Vous savez, les communicants ont une certaine influence sur les femmes et les hommes politiques. En principe, vous leur dites les choses. Si c’est pour dire « tu es le plus beau, le plus fort etc… » ça ne va pas. Les politiques attendent aussi des communicants une certaine franchise. Il y a donc une sorte de curiosité. Les journalistes voient les politiques au quotidien. Il y a un côté qui fascine : « Tiens, comment ça se passe de l’autre côté de la barrière ? ». C’est ce qui a joué chez moi. Vous savez, quand on est jeune, il faut vivre ses passions, il faut prendre des risques, il faut oser.

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