Avant d’être le visage politique de l’agriculture, de la forêt et de la nature wallonnes, Anne-Catherine Dalcq revendique une histoire d’attachement à la terre, à sa famille et aux valeurs de transmission. Des confidences intimes et des convictions forgées au fil des rencontres et des lectures, qu’elle nous raconte sur ses terres du Brabant Wallon.
Racines et transmission : l’importance de la famille
« Je suis née et j’ai grandi dans une ferme, tout mon univers d’enfance s’est construit ici, dans la campagne du Brabant wallon aux côtés de mes parents et grands-parents ». Sur ses terres familiales, au moins six générations se sont succédées. Grâce à la généalogie, elle a retrouvé la trace d’une aïeule, Constance Deltour : « On est au moins la sixième génération sur notre ferme de Saint-Jean-Geest et ça compte énormément pour moi. Notre patrimoine, c’est une question de racines. »
Au quotidien, la famille incarne des valeurs fondamentales : respect, écoute, soutien. « On est trois sœurs, on se serre les coudes. Quand j’ai choisi de m’engager en politique, les miens étaient tout de suite derrière moi, malgré les difficultés. » La transmission, pour Anne-Catherine, c’est aussi ce geste fondateur transmis par son grand-père : « Quand mon grand-père m’a appris à conduire un tracteur, il m’a surtout dit que le plus important, c’était d’abord d’apprendre à s’arrêter, un peu paradoxal ! »
« On est au moins la 6e générations sur notre ferme »
La passion d’une terre vivante
La ferme familiale conjugue élevage laitier, élevage de vaches allaitantes (pour la viande) et grandes cultures. Attachée à la polyculture et à l’élevage, Anne-Catherine insiste sur la nécessité d’un équilibre pour préserver les sols : « Nous avons toujours gardé l’élevage car nous aimons cela et car il nous permet de prendre soin de nos terres. Ce lien circulaire, vertueux, cette cohabitation entre cultures et élevage, il faut les protéger à l’échelle de tous les territoires ».
« Simone Veil m’a fait voir la politique autrement. »
Être ministre et rester elle-même
La question de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée n’est jamais loin : « Le temps familial se fait plus rare, mais je veille à garder des moments pour ma famille, pour mes filleuls, pour mes amis, pour souffler à la ferme ». Anne-Catherine Dalcq veut montrer qu’on peut concilier une vie politique et une vie privée.
Se nourrir d’Histoire, de lectures et de voyages
La lecture occupe une place centrale dans son parcours. Sa passion va aux récits où l’on apprend à travers les trajectoires humaines : « Je recherche des livres qui tissent la grande Histoire à travers les émotions, le vécu. La Trilogie du Siècle de Ken Follett m’a vraiment poussée à l’engagement syndical : voir qu’une femme peut, à force de persévérance, contribuer à changer la société, ça m’a inspirée ».
La ministre évoque également un modèle marquant : Simone Veil. « J’ai été bouleversée par le film sur sa vie, vu en 2022. Sa dignité et son courage face aux épreuves et aux critiques, sa volonté d’Europe même après avoir tant perdu, c’est une leçon de courage. Elle m’a fait voir la politique autrement, comme une voie pour changer vraiment les choses. »
Anne-Catherine Dalcq ne s’enferme pas : elle aime aussi voyager, randonner, partir à la découverte. Un séjour de recherche au Québec il y a quelques années, la Bretagne durant un stage… et d’autres voyages à venir !