Menu
Centre Jean Gol

Combattre la discrimination sans discriminer

Nadia Geerts signe une nouvelle étude pour le Centre Jean Gol, consacrée à une analyse approfondie des mécanismes de discrimination et des défis liés à la promotion de l’égalité dans la société belge. Une approche libérale de ce sujet traditionnellement monopolisé par la gauche.

Dans une démocratie libérale, l’égalité devant la loi est un principe fondamental. La Belgique s’est ainsi dotée d’un cadre législatif solide pour lutter contre les discriminations. Mais l’égalité ne doit pas signifier uniformité : il est essentiel de préserver la liberté individuelle et la responsabilité personnelle.

Des formes de discrimination diverses

L’étude distingue la discrimination directe (traitement manifestement inégal, comme un refus d’embauche fondé sur l’origine) et indirecte (mesures apparemment neutres mais défavorisant certains groupes). Elle insiste sur la nécessité de ne pas confondre inégalités de situation et discriminations illégales : toutes les différences de traitement ne sont pas injustes ou illégitimes, dès lors qu’elles reposent sur des critères objectifs ou des choix libres.

Des défis persistants, mais attention à la surenchère

Malgré des lois strictes, la discrimination subsiste dans plusieurs domaines : emploi, logement, accès aux soins, etc. Cependant, l’étude met en garde contre une inflation réglementaire qui risquerait de restreindre la liberté d’entreprendre, la liberté d’expression ou la capacité des individus à faire des choix personnels. Le CJG souligne qu’il faut éviter que la lutte contre la discrimination ne se transforme en une nouvelle forme de contrôle social ou de stigmatisation inversée.
Toute intervention contre la discrimination doit rester proportionnée et respecter la liberté de chacun. Une différence de traitement peut être justifiée si elle poursuit un objectif légitime et respecte la liberté individuelle. Les politiques de discrimination positive, par exemple, doivent rester exceptionnelles et temporaires, afin de ne pas créer de nouvelles inégalités ou d’atteintes à la méritocratie.

Recommandations pour une lutte efficace

L’étude du CJG propose plusieurs pistes d’action :

  • Miser sur l’éducation et la sensibilisation plutôt que sur la multiplication des interdits : c’est en renforçant la tolérance et la responsabilité individuelle que l’on combattra durablement les préjugés.
  • Garantir la liberté d’expression et d’entreprendre, en veillant à ce que la lutte contre la discrimination ne serve pas de prétexte à restreindre ces droits fondamentaux.
  • Simplifier et clarifier le droit, pour éviter l’insécurité juridique et permettre à chacun de comprendre ses droits et devoirs.
  • Favoriser l’inclusion par l’autonomie : encourager l’accès à l’emploi, à l’éducation et à l’entrepreneuriat, afin que chacun puisse s’épanouir selon ses talents et ses choix.
  • Renforcer la sanction des discriminations avérées, mais en évitant les excès de zèle et en respectant la présomption d’innocence.

 

La lutte contre la discrimination doit ainsi s’inscrire dans le respect des libertés individuelles et de la responsabilité de chacun. L’égalité devant la loi ne doit pas conduire à l’égalitarisme forcé ni à la victimisation systématique. C’est en misant sur l’émancipation, la liberté et la confiance dans l’individu que la société belge pourra avancer vers plus de justice et de cohésion.

 

Retrouvez l’étude gratuitement sur CJG.be