Le monde change et l’école doit accompagner ce changement. La rentrée scolaire est l’occasion de faire le point sur l’apport du MR en matière d’enseignement.
Cette rentrée, c’est d’abord l’occasion de remercier les directions et les professeurs qui ont dû se réinventer pendant deux années scolaires pour maintenir le lien avec leurs étudiants dans des conditions difficiles. Tous espèrent maintenant retrouver un fonctionnement plus habituel.
L’enseignement est la priorité des libéraux. Nous voulons d’une école qui permette à chacun de trouver sa place. Pour cela, il faut encadrer et soutenir les élèves qui en ont besoin. Il faut aussi une école qui ne formate pas mais qui, au contraire, permette à tous les talents de s’exprimer. Cela passe par des formes créatives d’apprentissage mais aussi par une confiance accrue dans le personnel enseignant qui est celui qui connaît le mieux ses élèves. Les nouvelles technologies, qui doivent être accessibles à chacun, doivent pouvoir nous aider à personnaliser l’approche éducative. Parce que c’est dans le plaisir qu’on apprend le mieux, mais aussi parce que l’enseignement doit singulariser, pas uniformiser. Les outils digitaux peuvent aussi aider à mieux orienter les étudiants confrontés au choix d’études supérieures, en les informant sur les formations existantes, les débouchés ou encore le salaire qu’ils peuvent espérer.
Pour le MR, l’école est un lien d’apprentissage des savoirs et des compétences, mais c’est aussi une porte vers la liberté car l’on y apprend à être autonome.
Fini les « grandes » vacances ?
Le calendrier actuel de l’année scolaire date de l’époque où les enfants travaillaient aux champs durant l’été. Il n’a jamais été adapté à leur rythme biologique. Dès la rentrée scolaire 2022-2023, les rythmes scolaires devraient changer. « Cela fait plus de trente ans que cette réforme est dans les tiroirs », explique Pierre-Yves Jeholet, ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles. « Nous voulons cette fois aboutir via une alternance des périodes de sept semaines d’apprentissage avec des périodes de deux semaines de congé. Ce modèle, adapté au bon développement des enfants et adolescents, est conseillé par les experts et doit permettre de limiter le décrochage scolaire ».
L’année scolaire débutera le dernier lundi du mois d’août et se terminera le premier vendredi du mois de juillet. Les vacances de Toussaint et de Carnaval seront allongées d’une semaine.
A ce stade, ce n’est encore qu’un projet, qui va seulement entamer son parcours parlementaire. Pour le MR, diverses questions se posent. La réforme ne sera pas sans impact sur la société : l’horeca, le tourisme, les mouvements de jeunesse, les activités de loisir, les parents qui ont des enfants scolarisés dans deux communautés linguistiques différentes ou encore les stages dans le cadre de la formation des futurs enseignants. Pierre-Yves Jeholet, ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles : « C’est ici l’intérêt de l’enfant qui est placé au centre mais nous sommes conscients des réticences que cette réforme peut engendrer. Des échanges ont déjà eu lieu avec ces secteurs, ils seront poursuivis ».
Choisir son école librement
La suppression du décret Inscriptions et son remplacement par un autre système est à l’agenda du MR depuis 2007. Parents et enfants sont pris en otage par ce texte qui met à mal leur liberté de choix et relègue l’aspect pédagogique au dernier rang des priorités. Il a rendu la mixité sociale encore plus faible qu’avant et a provoqué du stress inutile.
Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles présidé par Pierre-Yves Jeholet s’est donc accordé sur une nouvelle procédure, plus simple, plus transparente, mieux adaptée aux réalités du terrain et donnant plus de liberté de choix aux parents et aux élèves. Cette nouvelle méthode d’inscriptions devrait être d’application pour la rentrée 2023.
Le MR a obtenu de nombreuses avancées : un formulaire unique qui fluidifiera le processus et diminuera l’inquiétude des parents dans près de 80% des cas, un pourcentage de places réservées aux élèves n’ayant pas un indice socio-économique faible, afin de rendre les écoles plus représentatives du quartier dans lesquelles elles se situent, et enfin une réduction du poids du critère de distance domicile-école primaire au profit de la distance entre l’école secondaire et le domicile.
La réforme ne règlera cependant pas le problème rencontré par certaines écoles à Bruxelles et dans le Brabant wallon, où la demande est plus grande que le nombre de places disponibles. En parallèle, il faut donc continuer à améliorer la qualité de l’enseignement et des infrastructures scolaires. En attendant, un mécanisme temporaire de régulation des inscriptions reste indispensable.
La formation, clé vers l’emploi
Pour relancer son économie, la Wallonie mise sur la formation en alternance. Willy Borsus, ministre wallon de l’économie : « le changement essentiel dans l’approche, c’est l’investissement dans les ressources humaines wallonnes : les compétences, les jeunes, la formation initiale et continuée. Cela doit être le pilier de notre action. D’autant plus que le marché du travail a beaucoup changé, avec l’évolution des carrières. Plus que jamais la formation en alternance doit devenir une priorité ».
Il faut dire que le bilan du secteur plaide largement en sa faveur. D’après une enquête réalisée en 2019, 80% des diplômés de l’IFAPME (Institution wallon de formation en alternance) trouvent un emploi en moins de 3 mois. Ils sont jusqu’à 87% à en avoir trouvé un en moins de 6 mois. 40% de l’offre de formation concerne des métiers en pénurie ou des métiers du futur. Willy Borsus veut investir dans ces formations et mobiliser les talents des jeunes et des adultes, tout en encourageant les entreprises à s’impliquer.
L’objectif est de mettre en place de nouvelles filières et de rapprocher les écoles, les centres de compétences et les entreprises. A terme, pour renforcer l’efficacité de la formation professionnelle, le MR plaide pour une rationalisation du secteur, en privilégiant les organismes et méthodes de formations à haut taux d’insertion sur le marché de l’emploi. Nous proposons d’instaurer un « pass-formation-jeunesse » : chaque jeune recevrait un chèque de formation à utiliser dans l’école de formation professionnelle de son choix. A terme, cela deviendrait l’unique source de financement public des écoles de formations professionnelles.
Clarifier le parcours des étudiants
Aujourd’hui, l’enseignement supérieur ne fonctionne plus par années d’études mais bien par accumulation de crédits. Une organisation qui a des effets pervers : le parcours des étudiants, en particulier les plus précaires, tend à s’allonger.
Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, veut réformer ce système : « Trop d’étudiants passent un grand nombre d’années dans l’enseignement supérieur sans obtenir un diplôme. La réforme permettra de mieux structurer leur parcours. Elle clarifie les conditions de la réussite en leur permettant de mieux comprendre les conséquences d’un report de crédits trop important sur l’année suivante ». Les étudiants devront désormais réussir l’ensemble des 60 premiers crédits d’un cursus avant de poursuivre leurs études. Le passage de bachelier en master sera également mieux balisé. Dans ce cadre, les moyens dédiés à l’aide à la réussite seront renforcés.
Valérie Glatigny veut aussi éviter que des étudiants soient déclarés non-finançables sans s’en rendre compte, voyant ainsi les portes de l’enseignement supérieur se fermer devant eux parfois du jour au lendemain. L’étudiant disposera désormais d’un nombre maximal d’années pour obtenir son diplôme de bachelier et de master, avec des balises claires en termes de réussite de crédits.
Le texte fait maintenant l’objet d’une consultation des différents acteurs de l’enseignement supérieur. L’objectif est qu’il s’applique aux étudiants débutant leurs parcours dans le supérieur en septembre 2022.
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