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L'acteur

« Le sport, mon business de cœur et de corps »

Kris s’est lancé le pari d’aborder le sport autrement pour ne plus qu’il soit perçu comme une contrainte. Avec sa compagne Estelle, ce jeune indépendant a créé Evolve à Wavre : bien plus qu’une salle de sport, une communauté.

Vous dites que la Belgique fait partie des pays où la pratique du fitness ou de la musculation n’est ni fort promue, ni bien vue. Pourquoi ?

Chez nous, les sports d’équipe ont le vent en poupe, contrairement aux sports individuels comme les pratiques liées à la musculation et au fitness. La Belgique a un retard sur le sujet. Dans des pays comme les États-Unis ou l’Angleterre, la vision est toute autre. Là-bas, on n’a pas de préjugés sur les gens musclés comme c’est parfois le cas ici, en raison de l’image stéréotypée et méconnue du milieu. Toutefois, les choses changent.

Le sport est pour moi une nécessité, c’est un travail à effectuer pour le corps. Notre créneau est vraiment d’aborder le sport différemment pour qu’il ne soit plus vu comme une contrainte.

Le sport est pour moi une nécessité

Votre club de sport ne désemplit pas, qui sont vos clients et d’où viennent-ils ?

Un tiers sont issus des salles dites conventionnelles. Ils en gardent une mauvaise expérience. Mes clients critiquent la manière dont le sport est enseigné, le manque d’intimité et de place. Parmi les autres, il y a beaucoup d’indépendants de la région qui, par manque de temps, veulent un sport sur mesure et accompagné. Tous créent une communauté, bien au-delà du sport. Il y a de l’entraide et du réseautage.

Chez Evolve, on se retrouve avec des sportifs qui ont une même mentalité. Leur volonté est de faire du sport, changements physiques à l’appui ou non. Je les préviens fréquemment en leur expliquant qu’une transformation physique immédiate n’est pas possible, que les morphologies divergent et que chaque corps traduit à sa manière l’impact du sport sur lui.

Merci donc aux grandes enseignes… paradoxal non ?

En quelque sorte. On ne peut pas nier que l’essor des grandes salles de sport a permis un accès plus général au fitness, à la musculation. Beaucoup y ont pris goût et portent un intérêt fort envers ces pratiques. En revanche, je ne remercie pas ces grands noms pour les fermetures de salles indépendantes qu’ils ont causé, pour le quasi-monopole dont ils disposent et pour le manque de considération liée à la santé de leurs clients.

Qu’est-ce qui fait la différence chez Evolve ?

Avec Estelle, ma compagne, nous voulions répondre à ces problèmes. Nous voulions créer une société de sport sur mesure où les préoccupations de l’individu sont au cœur de notre projet. Par exemple, lorsqu’un nouveau client arrive et m’explique ses objectifs, je cherche à savoir s’il a des problèmes de santé. Si oui, je le dirige vers un spécialiste avant même le premier cours.

Nous veillons à la nutrition de nos membres, proposons des entraînements personnalisés et des cours collectifs. Comme notre nom l’indique, l’évolution est importante à nos yeux. Si vous revenez dans 3 mois, notre décor aura évolué, notre offre également. Enfin, nous aimons participer à la vie active de notre commune, comme Wavre sur Herbe ou le Jogging d’Hiver. Cela permet d’initier des inconnus mais aussi de se faire connaître.

Quelles difficultés spécifiques rencontrez-vous ?

Le métier de coach sportif n’a jamais vraiment été reconnu. Lorsque je me suis lancé, au grand dam de mes proches, il y avait peu de formations pour devenir entraîneur personnel en Belgique. Je ne disposais donc d’aucun cadre. En revanche, l’accès à la profession est totalement libre, ce qui est dommageable. Un certain nombre de personnes se lance par appât du gain, puisqu’on gagne environ 50 euros par heure de séance, sans avoir la formation sportive adéquate. Ces pratiques nous déforcent et sont dangereuses.

Heureusement, les temps changent et l’activité de coach sportif est de plus en plus reconnue comme un métier.

L’accès à la profession est totalement libre, ce qui est dommageable

Comment fonctionne votre structure ?

Je ne m’entoure que d’indépendants : la collaboration est meilleure et nous partageons une même vision du travail. Au total, chez Evolve, nous sommes 5 et je fonctionne avec un système de rétrocession. Prenons un exemple : l’une de mes coachs me ramène un client, ce dernier prend 10 cours avec elle, à raison de 100 euros par séance. Sur cette somme, je laisse à ma coach 85% et je garde le reste pour payer une série de frais (matériel, salle..). Si je lui ramène un client, les pourcentages changent. On est vraiment dans une logique de : « travailler plus pour gagner plus ». Ce système permet à mes indépendants de pouvoir adapter leur temps de travail ou de ne pas payer de loyer à la salle. Le processus est risqué car moins rentable mais beaucoup plus humain et plus enrichissant.

 

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