Shime est une entreprise qui innove. Son but ? Sensibiliser les fumeurs et mettre en place une vraie filière de recyclage des mégots de cigarette. Des mégots collectés et traités pour leur donner une seconde vie, utile à la collectivité, aux acteurs privés et bonne pour la planète. L’entreprise luxembourgeoise, qui travaille avec quelques communes belges, compte sur la Belgique pour développer son marché. Rencontre.
« Grâce à notre action, il y a 30 à 40% de mégots en moins au sol dans les zones que nous couvrons. »
Récupérer des mégots pour en faire du mobilier urbain n’est pas très habituel…
A l’origine, nous sommes un cabinet RSE (responsabilité sociale des entreprises). Notre mission première est d’accompagner les entreprises vers un développement plus durable. On travaille sur des piliers comme la stratégie, la gouvernance, la partie environnementale et sociale. Nous sommes également experts sur la partie décarbonation.
Durant la pandémie, nous avons été touchés de plein fouet. A ce moment-là, nous avons réfléchi sur l’ADN de Shime. On a cherché à mettre en place des plans d’actions qui avaient une forte valeur de communication avec une vraie plus-value environnementale et sociale. Nous nous sommes naturellement penchés sur le sujet des mégots. Étant un grand sportif, j’ai pris conscience du fléau écologique qu’ils représentaient lorsque j’allais courir, on les compte par milliers sur les trottoirs.
Notre objectif est donc de faire prendre conscience de l’impact négatif d’un mégot jeté au sol aux fumeurs, sans les stigmatiser. Fumer reste une liberté individuelle. Mais à partir du moment où un mégot n’est pas dans un cendrier, la responsabilité devient collective. Nous travaillons avec l’entreprise bretonne Mego, qui est unique en Europe. C’est elle qui transforme le mégot en matière réutilisable. Elle en fait du mobilier urbain et bientôt même des cendriers de poche. De notre côté, nous mettons en place une infrastructure didactique, qui couvre toute la vie du mégot. Enfin, nous sensibilisons surtout les publics. Grâce à notre action, il y a 30 à 40% de mégots en moins au sol dans les zones que nous couvrons.
En tant qu’entreprise étrangère, est-il simple de vouloir (s’)investir en Belgique ?
De manière générale, nous sommes bien accueillis. Ce type de projet touche tout le monde. C’est très positif. La plus-value sociale, c’est de faire des gens des écocitoyens. Cependant, le travail reste de longue haleine, nous ne sommes pas nombreux. On cherche des relais en Belgique. Actuellement, nous sommes 8 collaborateurs
Vous souhaitez donc vous développer en Belgique ?
Au Luxembourg, on couvre plus de 35% de la population. Actuellement, nous prêchons la bonne parole en Belgique. De nombreuses communes sont déjà sensibilisées à ce type de projet. La commune de Waterloo a été l’une des premières puis d’autres comme Uccle, La Roche-en-Ardenne… Nous avons pour ambition d’installer une filiale à Bruxelles l’année prochaine. Nous souhaitons aussi nous développer dans le Grand-Est de la France.
En chiffres
- 135.000 mégots jetés par seconde au sol, dans le monde
- Un mégot pollue 500 litres d’eau au sol
- 2400 substances toxiques qui se déversent dans la nature
- 15 ans pour que le filtre se dégrade
Vous êtes élu(e) local(e), intéressé(e) par le projet ?
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