Dorian Peremans, 32 ans, est le co-fondateur d’Hello Ugo, plateforme de livraison 100% belge lancée il y a moins de deux ans. Son parcours démontre que chacun a la capacité de rebondir en croyant en ses rêves et en prenant des initiatives audacieuses. Il nous raconte sa success story depuis un fast-food d’Ath, l’un de ses plus gros clients.
On peut vous présenter en tant que « jeune entrepreneur » ?
(Rires) Oui, plutôt en cette qualité, même si cela fait maintenant plus de 10 ans que je suis dans l’entreprenariat. Avant de créer Hello Ugo, j’étais dans l’événementiel, et j’ai lancé mon propre festival (peut-être intéressant de citer le nom et le lieu de ce festival ?). J’ai changé du tout au tout en passant de l’évènementiel à la livraison. L’envie d’entreprendre je l’ai en moi depuis que je suis tout petit. Je suis un rêveur ! J’ai quitté l’école en 5ème secondaire pour entrer dans la vie active, voilà comment les choses ont démarré.
Parlez-nous de la genèse d’Hello Ugo…
L’aventure a démarré en 2018 après de longs mois de convalescence. La maladie de Lyme m’est tombée dessus du jour au lendemain. Pendant 2 ans, je me suis retrouvé dans mon fauteuil et dans mon lit, chez mes parents. Pour me déplacer, c’était un véritable calvaire ; je rampais ou longeais les murs. A ce moment-là, je me suis dit : « Il faut une solution ! » car c’étaient mes parents qui faisaient les courses, préparaient à manger… je ne savais plus rien faire seul. J’ai donc commencé à cogiter et à m’apercevoir qu’à Ath, ville dans laquelle j’habitais au moment des faits, les magasins et restaurants ne proposaient pas de livraison. A la base, je partais sur une livraison de courses à domicile.J’ai rapidement compris que l’objectif initial n’allait pas prendre, c’est pourquoi je me suis tourné vers les restaurants de la ville mais le résultat était similaire, ils n’ont pas adhéré. C’est là que j’ai décidé de parier sur les petits producteurs locaux, bio et responsables.
Avec François – l’autre co-fondateur – nous avons lancé, Hello Ugo en mars 2020 en plein confinement. Les restaurants étant fermés, il fallait trouver une solution, elle était toute trouvée : la livraison. Une livraison bénéfique pour les restaurateurs impactés directement durant cette crise, et aussi bénéfique pour nous faire connaître. A l’époque le but n’était pas de gagner de l’argent. Le service était gratuit. C’est parti d’un élan de générosité.
Au début, la plateforme comptait entre 500 et 600 utilisateurs, ce qui n’est pas énorme pour la ville d’Ath. D’ailleurs, je livrais moi-même sans me verser de salaire, et ce pendant 7 mois.
Aujourd’hui vous livrez pour Mc Do, Quick… Plus vraiment des producteurs locaux…
C’est vrai que notre projet a beaucoup évolué. Je me suis dit que ça n’allait pas le faire, que les gens allaient être déçus… que du contraire ! Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé le local. On a eu un moulin qui proposait sa farine à la livraison, mais de nouveau… pas de boom. Lorsque Mc Do est arrivé et qu’ils ont signé avec nous, certains commerçant chez qui nous étions allés ont commencé à nous prendre au sérieux.
Actuellement, que représente votre entreprise ?
Une belle aventure ! Hello Ugo compte20 000 inscrits sur l’application et près de 200 livreurs enregistrés. Nous avons des contrats d’exclusivité avec Mc Donald’s Belgique, Quick ou encore Exki, et une implantation bien marquée à Ath, Tournai et Mons.
Prochainement nous allons nous étendre dans près de 19 autres nouvelles villes wallonnes comme Louvain-la-Neuve, Liège, Nivelles…
On parle beaucoup de nous chez Uber Eats et Deliveroo ! C’est une fierté que ces géants s’inquiètent de notre présence en Wallonie. Je le sais car l’un de mes amis travaille chez Uber et m’a expliqué qu’ils étaient notamment jaloux du gros autocollant Hello Ugo sur la façade du Mc Do, eux n’y ont jamais eu droit (rires).
Hello Ugo c’est aussi une entreprise à part entière qui rémunère ses livreurs mieux que toutes les autres plateformes similaires. On les paie 4 euros de la livraison, plus 80 cents du kilomètres. Chez Uber Eats et Deliveroo c’est 4,95 euros fixe, peu importe le nombre de kilomètres. Récemment, on a un livreur qui a fini son mois avec 1800 euros, en ne travaillant que le matin. A l’avenir, j’espère pouvoir les engager en tant que salariés et créer une flotte de véhicule fixe.
Elément important : depuis mai dernier nous parvenons à nous rémunérer. L’entreprise devient de plus en plus rentable, c’est un vrai plaisir. On a dépassé les objectifs initiaux qu’on s’était donnés.
C’est l’application mobile qui vous a permis de décoller ?
Exact ! Notez aussi que le développement de l’application et sa création sont totalement belges. François s’occupe de ces aspects techniques, moi des relations clients – restaurateurs. Il y a une véritable symbiose dans notre binôme.
A l’origine, avec Hello Ugo, nous n’étions disponibles que sur le web. François connaissait l’univers Android, il a donc tout mis en œuvre pour créer, seul, l’Ugo App. Depuis peu, celle-ci est disponible sur l’IOS. Chaque jour, environ 55 personnes la téléchargent.
Qu’est-ce qui vous différencie des géants ?
Le contact. Je suis présent Et j’’ai tous les jours un restaurateur et ou un livreur au téléphone. Je pense que chez Uber et Deliveroo, vous avez peu de chance de parler avec le patron par téléphone. Ensuite, l’ambiance… les restaurateurs s’entendent super bien avec les livreurs.
Quels sont vos projets ?
S’étendre dans toute la Wallonie puis dans tout le pays. J’ai dans un coin de ma tête l’étranger, j’aimerais m’installer en France, dans le Nord pour commencer et puis de nouvelles collaborations. Mais je préfère ne pas en parler… pour le moment !
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