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L'acteur

« La fille de Madeleine » fait des glaces !

Katia Polinard, 23 ans, se considère comme une vraie canaille.  D’ailleurs, c’est le nom de sa glacerie.
« La fille de Madeleine », comme les habitants de Herve l’appellent, fait des glaces locales de qualité !

Nous vous rencontrons dans la ferme familiale, qu’est-ce que ce lieu représente ?

L’entreprenariat familial ! J’ai grandi dans un milieu avec des parents indépendants. Je suis issue de ce monde agricole et j’en suis fière. Ici, à la ferme, ma maman produit de son côté le fameux fromage de Herve et moi, de l’autre, je produis mes propres glaces. C’est ma maman qui me l’a suggéré quand j’avais 15 ans : « Tiens, tu ne ferais pas de la glace ? ». J’y ai réfléchi et me suis d’abord dit que ça allait être dur d’être une jeune fille, dans un métier manuel. Après ma rhéto j’ai débuté une formation IFAPME durant plus de 2 ans. En parallèle, notre projet ici a continué à grandir. La place s’est faite pour moi naturellement.

J’ai grandi dans un milieu avec des parents indépendants

Travaillez-vous avec les produits « de la ferme » ?

Nous, on est 100% glacerie et fromagerie. On utilise donc beaucoup de produits de notre voisin fermier. Je vais chercher le lait chez lui et la crème à la fromagerie. Les œufs viennent du village d’à côté. Ce sont les produits de base pour la glace. Pour les fruits, on mise sur le local. Ce qui fait aussi notre force, ce sont nos cornets biscuit faits maison : les gens en raffolent. L’autre particularité, ce sont nos petites cuillères : les gens peuvent les manger une fois leur glace terminée. L’idée des couverts comestibles vient d’une jeune entreprise du coin.

Le secteur de la glace, ça ne marche qu’en été, non ?

C’est un peu le problème de ce secteur. Je travaille environ 7 mois sur une année mais ce sont 7 mois à 200%, un peu comme les gens qui travaillent sur les pistes de ski. Ici, la période creuse de la glace, en hiver donc, c’est la période pleine pour la fromagerie.

Votre public est plutôt enfantin ou c’est une idée préconçue ?

Ce ne sont pas les enfants qui paient… (rires) Blague à part, ce sont clairement les familles qui viennent ici et plein de jeunes. Ils viennent acheter une glace et ensuite vont se promener dans les parages, Herve est une très belle région. On joue beaucoup autour de l’univers la glace : les couleurs, les goûts, les tabliers, le logo… Aller acheter une glace, c’est toujours une partie de plaisir !

Jamais été tentée par le goût « fromage de Herve » ?

On pourrait mais je doute qu’un client choisisse un cornet « Herve / Chocolat » (rires). Dans un restaurant, on m’a déjà demandé de faire des glaces au fromage de Herve pour un dessert. Dans ce cas, le mariage fonctionne. Autrement, je crains que cela soit un peu écœurant. Les best-sellers restent la vanille puis la fraise, celles de la région sont un plus !

De moins en moins de passionnés se dirigent vers les métiers manuels, ce n’est pas assez encouragé

Est-ce facile de trouver du renfort en saison ?

J’ai l’impression d’être un O.V.N.I quand je dis cela mais nous sommes tellement en circuit court et dans une petite localité que je trouve très facilement des étudiants pour travailler. J’ai fait les scouts pendant 15 ans, alors je ne vous dis pas à quel point le bouche-à-oreille fait bien les choses. Dans la glace il y a aussi un côté magique, les gens sont curieux et intéressés de voir comment ça marche.

D’ailleurs, quand j’étudiais la glace à Liège et qu’on m’interrogeait sur ce que je faisais, les gens réagissaient toujours un peu en mode : « Oh… de la glace ? C’est trop mignon ! » et moi de leur répondre : « Pas tant que ça…  J’ai un rythme de travail différent et pas si évident. »

Vous vouliez dire un mot sur les métiers manuels ?

Ils ne sont pas du tout valorisés ! Je trouve cela triste. Il y a, à mon sens, de moins en moins de passionnés qui se dirigent vers les métiers manuels car ce n’est pas assez encouragé. Moi, je l’ai fait par passion mais j’ai ressenti le manque de valorisation de cette belle branche de formation.

Quels sont vos projets ?

L’idéal serait d’être zéro déchet. Je cherche une alternative au pot de glace jetable. Sinon, j’aimerais que mon entreprise reste familiale, que les relais de mes glaces restent locaux, peut-être ouvrir un deuxième point de vente « Les Canailles » et que les restaurants de la région continuent à venir se fournir chez moi.

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